vendredi 3 janvier 2014

SAINT-LOUIS - PROJET DE THEATRE ITINERANT

Je dis bonjour aux poètes de la lune, aux enfants du désert et à tout l'univers, à toi poète de mes phrases, poète de mon jour, de mon heure, de ma minute, de mon instant que j'accompagne dans ses jours de folie où, les yeux grands ouverts rivés à l'écran du GPS qui indique la route de l'oeil noir  que tu suis millimètre après millimètre, tu guides la goélette de ton âme de ton coeur, vers les enfants qui marchent tête haute, leurs chevilles léchées par le sel de la vie et qui chantent.

"Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore"
 




Qu'il est difficile quelquefois d'attraper l'instant de ses deux poings, de le coller au mur juste pour le fouiller, pour arrêter le temps, et considérer l'impossible, l'inaccessible, et le dépasser en retrouvant la porte qui ouvre sur l'invention de l'univers, la nouvelle dimension, celle qui nous permet d'être ici et ailleurs, ensemble et séparés, qui nous lie par les entrailles et nous sépare de l'espace humain.

 
Mon île, ma merveilleuse, mon mystère, ma lumière du temps, muscle discret de mon horloge, ma muse, 
 
Viens, je t'emmène. La goélette est là. A bord. Nous passons l'entrée du port et nous longeons la côte, nous descendons vers les îles Canaries, nous passons le Cap de Bonne Espérance et nous remontons l'océan Indien, sous la micronésie vers l'Australie nous voilà dans le Pacifique. Nous avons vu les monstres de la mer, les pluies de l'Atlantique, les tempêtes du cap de Bonne Espérance, les cyclones de l'océan Indien, les glaces et les barrières de l'Australie, nous avons croisé Ulysse, le roi Marc, les pirates des Philippines, les gitans de la mer de la baie d'Along au Viet-Nam, et les pirogues de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Mais avons-nous vraiment vu le monde? Est-ce que tous les enfants croient toujours aujourd'hui que la terre s'arrête à la ligne droite de l'horizon et que penchés au bord de cette ligne on voit un gouffre béant vertigineux qui ouvre sur le néant?





Il était une fois notre planète. Il était une fois la vie.

Depuis l’antiquité jusqu’au moyen-âge un homme tentait de retracer une carte du monde. Il s’appelait Claude Ptolémée. Il dessina donc un monde en deux dimensions où la terre était le centre de l’univers.

L'univers selon Ptolémée
Quand au début du 16ème siècle Copernic place le soleil au centre de l’univers, il invente une troisième dimension en faisant tourner la terre sur elle-même et autour du soleil. Les étoiles étant immobiles.

Carte du monde de Ptolémée
Kepler et Galilée, puis une infinité d’autres mathématiciens, astronomes, aventuriers, poètes et dramaturges, cosmonautes et scientifiques passionnés nous apportent les autres dimensions.

En mai, juin et juillet, nous suivrons le roi Saint-Louis dans un de ses voyages vers l’Egypte, voyage vers une nouvelle croisade, voyage en mer, voyage vers le Moyen-Orient, parcours au cœur des Monuments historiques d’Aigues-Mortes, où nous ferons s’affronter le théâtre du temps de Saint-Louis avec le théâtre d’aujourd’hui, les conceptions et les dimensions du monde, et les conceptions de la justice et du pouvoir en quelques dix scènes cachées dans les méandres du site.
 




 Mai, juin, juillet, les mois de Conduite commencent à s'agiter. Mais j'anticipe. Revenons en janvier. Plus tard, demain peut-être. Bientôt un programme précis. Des projets précis, une équipe, un renouveau, du changement, nouveau répertoire, nouveau chapiteau, nouvelles résidences, nouvelle vie.

 A demain, bonjour