jeudi 23 janvier 2014

LE CLAN DU BOUT DU MONDE



Mon île, ma merveilleuse, qu'est-ce que c'est le millimètre, qu'est-ce que c'est l'oiseau qui vole, qu'est-ce que c'est l'étoile filante, qu'est-ce que c'est le ban de sardines qui remonte l'Afrique, qu'est-ce que c'est le plongeur qui veut descendre encore plus loin, qu'est-ce que c'est le bout du monde où tu habites, le commencement du Monde?

                                                                             PROLOGUE


Capitaine Sauvage. Il regarde Philémon.

Mon amour

Il regarde l’océan et moi je le regarde
Je le regarde et je te vois, toi. C’est vital. Je viens chaque jour, après avoir dormi quelques minutes, après avoir rêvé quelques éternités, après avoir choisi les tissus de la journée. Je viens chaque jour et je le regarde pour te retrouver.




 Je suis venu jusqu'à ce bout du monde comme Sepulveda est parti pour le sien. Il n'écrivait pas pour faire de la littérature. Il écrivait son histoire.





"Un garçon de seize ans lit Moby Dick et part chasser la baleine. Un baleinier industriel japonais fait un étrange naufrage à l’extrême sud de la Patagonie. Un journaliste chilien exilé à Hambourg mène l’enquête et ce retour sur les lieux de son adolescence lui fait rencontrer des personnages simples et hors du commun, tous amoureux de l’Antarctique et de ses paysages sauvages. Il nous entraîne derrière l’inoubliable capitaine Nilssen, fils d’un marin danois et d’une Indienne Ona, parmi les récifs du Cap Horn, sur une mer hantée par les légendes des pirates et des Indiens disparus, vers des baleines redevenues mythiques. Luis Sepulveda.








Bien avant que je ne te vois
Avant que l’avion décolle
Avant la nuit
Avant le parfum du jasmin dans les rues de l’été
Avant de quitter l’Afrique
Avant de prendre le large et mettre le cap sur l’Indonésie
Avant de passer la Papouasie
Avant la barrière de corail
Avant les îles des mélanésiens
Avant
Avant mon amour que je te vois
Avant,
Avant n'existe pas,
Seul demain,
Seul demain,
Seul demain,

... mon amour jamais vu, mon visage en nuage, mes cheveux toujours devant, mon mouvement quand tu te tournes vers moi, lumière blanche qui voile et éblouit, mon amour, l'éther me saoule et je m'envole.







C'est ainsi que commence l'histoire du Clan Pêcheur de l'île des Pins. Capitaine Sauvage est là sur la scène. Il n'a pas d'âge. Il semble toujours étonné de tout. Ses yeux scrutent toujours quelque chose au loin. Toujours au loin.


A demain, seul demain, seul demain, seul demain