mercredi 12 décembre 2012

L'EVOLUTION ET LA PROGRESSION DE VIVONS LE THEATRE

DEPUIS 2002


Oui cette année en 2012 c'est la onzième édition de cette aventure. Tant de choses ont changé depuis qu'il est nécessaire aujourd'hui de faire un point sur la réalité de cet évènement.


En 2002 c'était une première. Planter le chapiteau dans le canton aussi était une première. Jouer dans les communes, ouvrir les portes du théâtre aux amateurs de Tric O Trac et d'ailleurs, présenter une création avec les comédiens professionnels de Conduite et eux. Ouvrir un chantier enfants-acteurs en collaboration avec le CLSH de Borde-Grande. Réunions sur réunions, discussions animées autour de la question de la culture à la communauté de communes. Discussions animées aussi au sein de Tric O Trac: à quoi doit servir ce qui se joue durant Vivons le Théâtre.

2003: accident. Fauteuil roulant. Béquilles pendant deux ans. Canne pendant un an. Rien ne s'arrête tout continue.

2004: les amateurs sont distribués dans les spectacles pro de Conduite. De plus en plus de communes participent. Le système de réservations est aujourd'hui nécessaire pour éviter de refuser des spectateurs à l'entrée. Les jauges réduites restent rigoureusement en place, malgré les critiques et les attaques. 60 ou 80 spectateurs maximum afin qu'ils puissent voir la lumière dans les yeux des acteurs, les muscles de leur visage, et se sentir un individu dans une histoire et non un groupe anonyme, une masse, "devant" des effets de théâtre.

2005: une vague.

2006: Kathy nous quitte. Elle laisse un vide douloureux. Tout continue. La Région a rejoint le Département par son soutien. Nos moyens sont appréciables aujourd'hui. Nous invitons les autres associations porteuses de projets similaires à venir régulièrement: La Cigale notamment.

2007: nouvelle série de créations et nouvelle équipe. Un regain d'inspiration agite le canton.

2007: C'est aussi la première année de la signature d'une convention d'action territoriale entre la DRAC, le CG30 et Conduite Intérieure. Nous élaborons les premières créations en résidence d'hiver à Villerouge avec "Gengis parmi les pygmées" de Grégory Motton.

Ca durera trois ans.

2008: "Le théâtre ambulant Chopalovitch" mêle amateurs et professionnels en résidence d'hiver et on enchaîne sur octobre Vivons le théâtre. Nouvelles communes. Nouvelles créations pour Tric O Trac et Conduite. "Train de nuit pour Bolina" avec répétition publique.

2009: Vivons le Théâtre trouve une vitesse de croisière sur les trois territoires des Corbière, Camargue et Cévennes.

2010: le projet du théâtre Chantebien qui a trouvé un écho favorable au coeur du conseil municipal guide les modifications et les choix artistiques et logistiques d'organisation et d'objectifs.

2011: fête des dix ans. Dix ans déjà et tant de choses qui se sont passées.

Respirons ensemble pour faire le point.

OUVERTURE VIVONS LE THEATRE EN CORBIERES-MINERVOIS A VILLEROUGE

LA RESIDENCE OUVRE SES PORTES AVEC UN CABARET-LECTURE "A LA RECHERCHE DE NOS RACINES"

SAMEDI 6 OCTOBRE 2012 A 19H


mardi 21 août 2012

LES RESIDENCES ET LES CHANTIERS

Le site de Conduite Interieure est à jour. Vous pourrez trouver sur sa première page toutes les dates de spectacles et d'activités jusqu'au 16 décembre.
La suite viendra en temps utile.



 Revenons à Saint-Laurent d'Aigouze:



Depuis les quelques années que Conduite a adopté ce terrain d'expériences, plusieurs observations s'imposent d'évidence.

Les groupes qui nous accueillent ont changé.
Les formes d'accueil ont changé: chapiteau, tour des communes, durée des résidences, chantiers ou pas chantiers.
Petit à petit chaque "Vivons le Théâtre" a trouvé sa place et sa façon de diffuser le spectacle ou le chantier.
Villerouge, Saint-Laurent d'Aigouze et Les Mages. Nîmes reste le point d'exception.

La marque de Saint-Laurent c'est avant tout le terrain de création qu'elle représente - "Le septième Kafana" cette année - , le groupe d'enfants issus des alentours d'Aigues-Mortes et de Saint-Laurent, et le Chantier-Acteurs vibrant lui aussi d'une fibre créative qui permet d'explorer des textes importants, nouveaux pour le public et les acteurs, et ouvrant sur des formes propres à l'identité de la compagnie qui se révèle au fil des mises en scènes.

Le travail artistique sur le plateau, est entré dans un cycle d'épure et d'espace minimal, pour laisser toute la place aux acteurs, à la lumière et à l'espace sonore.

A suivre pour quelques réflexions sur le festival des Théâtres En Itinérance de "Villeneuve-en-scène".

RESIDENCE A SAINT-LAURENT D'AIGOUZE 2012











lundi 20 août 2012

LA RESERVE LE 15 AVRIL A VILLEROUGE-TERMENES

Aujourd'hui 20 août je reprends le fil interrompu des activités - nombreuses - qui furent malgré elles responsables du manque d'assiduité sur ce blog.

Les photos sur la droite de la page sont des photos de répétition de "La Réserve" de Ginteras Grajauskas. Répétitions au 32 à Nîmes. La première a eu lieu à Villerouge le 15 avril. Tout de suite après nous avons planté le chapiteau à Saint-Laurent d'Aigouze pour un mois de théâtre en Petite Camargue.

Aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie ,
 le temps passe à la vitesse de l'île, celle que Prévert décrivait si bien dans "Baladar".
 Le théâtre avance ici aussi. Depuis la première idée d'il y a maintenant 6 ans, petit à petit les choses évoluent.

 Mais je dirais facilement que c'est lent, lourd et fragile. Si nous nous contentons de ça, ce théâtre restera la propriété des blancs et des "lettrés", de ceux qui "connaissent". Il est rarement synonyme de fête ou de plaisir, d'échange ou de débat, d'évolution ou de révolution.


 







mercredi 28 mars 2012

LE PRINTEMPS AU THEATRE







LA VRAIE VIE EST AILLEURS

Samedi 24 mars à Villerouge l'équipe de la création "La vraie vie est ailleurs" a présenté le travail de reprise en cours depuis le mois de janvier.


C'est un vrai plaisir de raconter comment depuis le mois d'octobre dernier, le jeu, les chants, le sens, la démarche des acteurs, l'engagement poétique que suscite ce spectacle ont évolué.


De nouveau s'est imposée la certitude que la motivation, la disponibilité et l'enthousiasme ne suffisent pas. Un travail méthodique, éclairé par les conseils techniques et la remise en question des mots et des textes, quasiment au quotidien, la prise de conscience du corps, de la respiration et de l'expression corporelle, font le travail de fond qui permet d'avancer, de progresser, c'est-à-dire de contrôler sa propre expression et d'atteindre sa cible.

Les spectateurs sont venus nombreux, invités par Tric O Trac et la poésie a pris le pouvoir tout au long de cette petite heure de cris à l'état pur, un cri vers une autre vie, une autre pensée, une autre humanité.

C'est ainsi que le spectacle a été entendu.

Et c'est ainsi que nous voulions qu'il le soit.


Parallèlement, la première semaine de travail sur le "Le septième kafana" a commencé au Théâtre 32. Un travail tout en douceur, tout en retenue, tout en profondeur. Un travail de préparation aux répétitions qui commencent le 30 avril sous le chapiteau qui sera planté à Saint-Laurent d'Aigouze. Un équipe déterminée, intelligente, sensible et à l'écoute, avec une soif de connaître ou de rencontrer ces femmes au travers des documents et des textes produits.


Comme "Où vas-tu Pedro" que répète la compagnie "A Tire d'Elles" dans les Cévennes, c'est un texte de théâtre tissé à partir de témoignages recueillis et restitués dans une forme d'investigation entreprise par une ou plusieurs personnes.


La juxtaposition du réalisme des paroles et du rêve que le théâtre importe crée une émotion nouvelle, rythmiquement coupée et redirigée par le témoignage des investigateurs. "Où est cachée notre humanité?"

Admirable. Un travail à l'ordre du jour, si l'ordre des jours existe!

mardi 7 février 2012

LE SEPTIEME KAFANA OU LE TUBE DE O-ZONE DRAGOSTEA DIN TEI





Il suffit de voir ce clip et d'écouter ce tube que vous connaissez tous, pour mesurer le degré d'envie d'évasion, d'envie de partir, de quitter leur pays, quand on voit ces trois garçons voler un avion et s'amuser à jouer des stars américaines.

Alors ce rêve? Vous n'en avez pas vous? Vous n'avez jamais rêvé de partir loin pour profiter des plaisirs multiples d'une lointaine plage ou neige ou forêt ou banque ou je ne sais quoi qui vous semble manquer à l'accomplissement de vous-mêmes?


Le théâtre doit mettre en scène ces témoignages sortis du document rapporté par une journaliste et mettre en scène ce rêve qui peut pousser ces jeunes enfants à tout croire pour le réaliser.


Où seront les spectateurs dans notre histoire?

Avec elles?

Devant elles?

Derrière elles?

Qui sommes-nous quand on nous révèle ces horreurs?













Sommes-nous des acteurs?

Sommes-nous spectateurs?

Qui nous pardonnera?

LE SEPTIEME KAFANA

Dans les rencontres que la vie nous réserve ou que nous nous imposons, il y a, de manière hasardeuse, celles qui nous laissent indifférents, et les inoubliables, les traumatisantes, celles qui s'incrustent dans la mémoire avec tous les détails et toutes les ombres toutes les lumières.

Si vous avez rencontré une prostituée un jour, vous ne l'avez certainement pas oubliée.

Dans cette mémoire qui nous assiste tout au long de notre vie il y a les vrais souvenirs et les fantasmes ou les souvenirs fantasmés, et puis il y a le rêve. Les rêves. Nos rêves. Ceux qui sont nés dans notre petite enfance, ceux qui nous projettent nous-mêmes dans le futur et ceux qui s'enracinent et se développent à partir des images, visuelles ou sonores, que le monde des médias nous envoie pour nous montrer une autre vie, un autre monde, qui semblent tellement mieux que les nôtres.

Que serions-nous capables de faire pour réaliser ce rêve? Pour atteindre "l'inaccessible étoile"? Que nous semble notre vie et quelle est-elle quand nous la rêvons, ailleurs?

Certainement qu'avec l'âge et les expériences vécues les rêves prennent une autre teinte. Mais quand on a plus rien. Quand on a rien. Quand on ne vit pas. Quand on a dans les mains des mobiles, des portables, des outils sur lesquels internet déroule toutes les secondes des milliers et des milliers de nouveautés, de tentations toutes plus séduisantes les unes que les autres. Quand on sait qu'on a aucune chance de pouvoir vivre ça un jour et que quelqu'un, une femme, un homme, un ami, un inconnu, nous glisse tout à coup à l'oreille "si tu veux je peux t'aider à te trouver du travail là-bas". Que serions-nous alors capables de faire, de croire?

Cette pièce nous livre ce contenu terrible de l'escroquerie la plus insoutenable de notre monde et que nous connaissons et que nous tolérons, nous les "grands pays" de ce monde: le trafic d'êtres humains. Le trafic de jeunes femmes que nous devrions plutôt appeler des enfants. Des jeunes femmes de 18 ans. Des jeunes femmes qui ont ouvert un jour les yeux sur ce rêve: partir et qui sont devenues les proies de chasseurs patients et méticuleux qui après quelquefois une ou deux années de confiance à gagner, les ont enfin fait "craquer" et les ont embarquer pour cet "eldorado".

Que serions-nous capables de faire quand au bord de voir ce rêve se réaliser, nous devenons les victimes de bourreaux proxénètes qui nous frappent et nous frappent encore, jusqu'à ce que nous obéissions, jusqu'à ce que nous fassions exactement et seulement ce qu'ils veulent.

Quelle photo pourrait montrer quelque chose de tout ça?

Le théâtre nous montrera quoi?