poisson roulé comme une balle |
sentinelles du matin |
Ma fragrance d’herbe mouillée, mon aile, mon éclair, ma
soie, mon île, ma paix, ma merveilleuse, ma musique, ma chanson, ma page
blanche, ma muse, ma maison, ma source d’eau vive, ma fontaine, mon horloge,
mon rire, ma joie,
Et le pêcheur raconte.
Il y a des histoires qu'on ne peut raconter qu'en chantant. Parce que c'est comme ça qu'elles sont vraies.
"Elle mange du riz du
poisson
Brûle la vie par les
deux bouts
Traverse les touffes
de bambous
Avec l’appétit d’un
lion
Quand elle est née y
avait rien
Pas d’océan pas de
lagon
Sur sa bouche pas de
bâillon
Ses yeux verts ses
lendemains
pêcheur en vol |
Elle embrassait les
garçons
Elle fuyait les
maisons
Maintenant elle a
des chansons
Les fait vivre de ses
crayons
Elle met n’importe
quelle robe
Des sacs des jeans
des tissus
Conduit comme
suspendue
Sur tous les chemins
du globe
Aujourd’hui sur ses
papiers
Pas de photo
d’identité
Des poèmes et des
romans
Et son appétit
gourmand
kanumera |
Elle s’assoit sans
un sou
Fouille son sac à
genoux
Allume une cigarette
Dans ses yeux
brillent les paillettes
refrain
Si tu veux la voir
Faut lever les yeux
A l’heure où dans
les cieux
Les étoiles viennent
boire
Si tu veux la voir
Faut payer ta place
Les mains sur ses
hanches
Elle chante et crie
l’espoir"
kanumera |
kanumera |
" Et le pêcheur raconte
"Tu vois, elle est comme moi. Elle regarde au loin, elle s'assoit et regarde au loin, elle attend, elle voit, elle entend, et puis soudain elle se lève et se met en marche. Et moi je suis là, tout près ou très loin, et j'attends, je regarde, et j'écoute, et puis soudain je me lève et je me mets en marche. Un vers l'autre nous allons sans cesse, inlassablement. Elle chante, et moi je regarde le fond de l'eau. Elle avance et moi je nage. Ensemble, tout à côté l'un de l'autre et à l'autre bout du monde, ensemble chaque seconde, nous allons. Nous regardons le même ciel, nous éclairons la même route, nous nous aimons comme nous nous aimons, tous les deux de la même façon. Nous nous parlons sans arrêt,avec les yeux, avec les mots, avec les doigts, avec la peau, avec l'esprit, nos murmures n'ont pas de fin, nos chuchotements abreuvent nos souffles. Nous sommes la vie pour l'autre, et nous nous donnons tout entier, sans le vouloir, sans le savoir, sans le dire. Elle est mon île, mon océan, mon bel oiseau, mon fruit, ma chanson, mon aile, ma vie. Notre histoire n'a pas de fin. Nous sommes ensemble pour toujours, depuis toujours."
pêcheur à l'arrêt |
L'île des Pins, Kunie, à quand?
Kanumera, à quand?
On ne se quitte pas. On ne peut plus se quitter jamais. Rien ne pourra nous séparer. Cette histoire nous lie maintenant à jamais.
Dur,C'est dur de partir. Chaque fois c'est dur. Plus dur? Je ne sais pas.
"Porter le chagrin des départs"
"Partir où personne ne part"
dit Jacques Brel.
A toi à qui je parle, à toi à qui j'écris,
A demain