lundi 26 août 2013

L'HIVER EST LA



" Mon île, mon bateau, Ma saison, mon ivresse, mon étincelle, mon bouquet de parfums, mon combat, mon épopée, Mon voyage, ma tempête, Ma page vierge, mon livre, Ma musique, Ma guitare, je ne peux plus lire que toi, je n'entends plus que ta musique, je ne vois plus que le monde de tes yeux."





Aujourd’hui, ici, c’est la rentrée, après deux semaines de vacances. Et juste avant que le printemps pointe son nez, l’hiver retombe à grands coups de bourrasques de vent, de pluie la nuit et de températures qui baissent. On a remis les pulls, les laines, les vestes, et tout le monde reprend le chemin du lycée.
Moi, je me remets au travail après ce week-end bienvenu de vraies vacances autour des tables, des verres et des excellents poissons et calamars cuisinés et mangés avec appétit.


 Excellente Aude qui chante au piano ou à la guitare, avec toujours plus de talent. Et la famille qui la mitraille, photos, vidéos ...





Là où je t’ai laissée, toi ma page, page blanche, page noire, plage de sable de corail, il y avait sur cette plage une jeune femme qui s’avançait.



 Brouillon



"Quand elle a ouvert les yeux, elle était enveloppée toute entière dans une longue serviette de bain bariolée. Le vieil homme ne la regardait pas. Il fumait paisiblement, les yeux rivés sur l’horizon brûlant. Elle a juste balbutié trois pauvres petits mots comme si elle sortait d’une bringue de trois nuits blanches : « j’ai dormi ? »



Il a tourné son visage doux et rugueux : « Je vais te raconter. » Et il s’est mis à parler.

 

"Je sais que c’est ta grand-mère. Tu lui ressembles tellement. Elle est arrivée comme toi. Un jour elle était là. Elle était là avec tous ses secrets. Elle regardait cette plage comme si elle y voyait quelqu'un. Elle m'a dit: "Il est toujours là. Il sera toujours là. "

Regarde bien ma poulette, elle m'a tendu les bras et elle m'a montré ses mains, les paumes de ses mains, elle a continué.

Dans le secret il y a deux sacs. Celui qui est dans ta main, et l’autre. Celui-là, l’autre, peut se tenir au bord d’un trou où tu voudrais l’ensevelir, le cacher, le faire disparaître. Il pourrait tout aussi bien voyager dans un train, un avion, une automobile. Il pourrait être tout simplement posé sur un fauteuil, dans un salon, à la vue de tous ou photographié, tout en couleurs, à la première page d’un journal de la région. Il pourrait dévaler le tombant d’un précipice qui semble n’avoir pas de fond. Il pourrait sembler de plomb dans le trou d’un puits plein d’eau, comme noyé, mais tout aussi visible que s’il flottait. 
Mais le mien est dans une autre main.Oui je le partage comme un bijou précieux. Je le partage comme le fruit unique d'une plante inconnue, une lumière qui nous éclaire ensemble, un feu qui nous rapproche sans cesse, un arbre qui fait naitre d'autres branches, d'autres feuilles, d'autres fleurs. Oui je le partage comme l'air que je respire, comme le jour suivant la nuit, comme l'attente à tout instant. Je le partage avec ce garçon qui est là devant moi, que je suis seule à voir, et que tu ne vois pas. Notre secret. Et je l'attends."

Dehors, les nuages ont fait baisser la couverture de la nuit qui tombe.

18h l'heure antillaise.

a toi à qui je parle, à toi à qui j'écris,

A demain