lundi 11 août 2014

MON ÎLE

J'étais debout sous ma lune,
Elle me regardait renversée.
Ebloui  par la route qu'elle éclairait, je chantais dans ma tête,
Je chante encore en écrivant,
Cette belle chanson de Manset
"Y a une route"
"Si tu la prends qu'est-ce que ça coûte".

Et dans cette lumière, cette voie luminescente qui m'emporte vers mon île, vers la transparence de ses ailes et de sa boite à musique, les précieux mouvements de ses rivages, les innombrables fragrances de ses fontaines, les merveilleuses musiques de ses yeux, les magnifiques élans de ses appétits...  tout est en moi, tout vibre dans mon esprit, et tiraille mes muscles merveilleusement. Te voilà, comme je t'aime mon île, ma merveilleuse. Tu étais là. Tu es là et tu étais là. Toi que Shakespeare aurait tant aimé rencontrer, voilà que tu me prends la main, avec tes mots magiques, "mon compagnon". Comme tu es belle mon île. Tes mots dans mon oreille deviennent des chansons magiques, nos chansons magiques.

Je te dis bonjour mon île, oui c'est à toi que je parle, c'est à toi que j'écris, tu es là en moi,
Et je te dis bonjour mon île, ma merveilleuse,
Je dis bonjour à ce que nous allons écrire ensemble,
Car c'est pour toi que j'écris,
C'est pour toi que je vais vivre tous les jours qui viennent.
Je dis bonjour à la douceur qui s'échappe de tes paupières, je dis bonjour au parfum de tes bois, à l'iode de tes fleurs, au velours de ton pétale, à l'explosion de ta peinture, au rayonnement de ton ventre, à ce tout qui tient tout dans ma main, à la vallée qui s'ouvre sous mon passage, à la multitude des paysages que tu m'offres, à tous les cadeaux dont tu m'as déjà couvert, à tous ceux que je vois venir, à toutes ces dents qui brillent dans l'écume de tes plages rouges de ce corail qui te colore, toi ma plage blanche, ma page blanche, toi qui te penche sur mon épaule pour me souffler les phrases éternelles, ce beau noyau qui craque, et qui claque dans le vent de l'hémisphère sud, ma lune renversée, mon chemin sur la tête, toi qui vas me souffler sur la nuque, sous tes doigts si doux, le beau spectacle que je dois rapporter de mon lointain voyage.

 La journée fût pleine d'amis, de beaux poissons, de verres de rhum blanc, et légère de sommeil.


A demain. Mon île, ma merveilleuse, ma musique, ma guitare, ma caravane, ma lumière sur la route.
"Y a une route"
"Si tu la prends qu'est-ce que ça coûte"

A demain 
A ce demain qui m'emporte sur l'île des Pins, sur toi mon île. Demain je t'écrirai depuis Kanumera, ta belle plage, et j'écrirai sur toi. Ton corps sera alors un merveilleux paysage que je rêvais de peindre. Alors je te peindrai, avec mes mots, avec les mots des peintres, avec les mots des acteurs, avec les mots des noirs, des blancs, avec les mots du théâtre et ceux du clan pêcheur. Comme je suis impatient déjà de te retrouver, comme j'ai peur.