mardi 31 août 2010

DISTRIBUTION








Un régal.

J'aime comment les kanaks font les grillades. Une sorte de voie ferrée sans fin donne la longueur des marmites possibles. Sous la voie ferrée les braises sont étalées. Ils font brûler le bois et disposent les braises en fonction des besoins, et le feu fait le reste. Cette installation dans l'enceinte du collège et de l'école est là pour permettre cette convivialité qui nous est chère à tous. Tout autour les bancs nécessaires à la confection des plats et des assiettes. Plus bas le préau où l'on peut s'asseoir pour manger.

Le match de foot entre midi et 1h. Filles et garçons.

Sur les murs les éléments quotidiens: pirogue, amour, ...

La distribution est faite. Lecture faite. Répétitions.

Awouahhh!!!

C'est bon. Bientôt quelques bousculades auront lieu pour réunions et propositions.

17h une bière et quelques olives sur la plage. La vie est belle. Les kuniés sont beaux. Merci bonheur.

A demain.

lundi 30 août 2010

L'OISEAU DE KUNIE


Hello, durant tout ce bon week-end j'ai préparé l'adaptation de l'hirondelle à l'île des pins. Adapter le froid au chaud. Quelles sont les idées qui traversent l'esprit des enfants pour aller vers le "mal". Que va proposer l'hirondelle à Hasse qui est devenu Joseph? Comment va mourir Aurelia qui a pu conserver son nom ici? Où va s'allonger Joseph pour surprendre la femme du maquignon qui est devenue Madeleine et qui ne joue pas aux cartes le soir chez le pharmacien, mais qui va jouer au Bingo chez l'épicier? Pas de gare et pas de pont gelé. Mais un wharf et une piscine où la marée montante devient un danger imminent de noyade. Ce matin le groupe d'acteurs s'est formé autour du texte et la création a démarré sur les chapeaux de roue. Un bon groupe avec de bons éléments. Pas beaucoup de temps mais du bon temps. Ils sont prêts à faire tout leur possible et surtout ils veulent réussir. Autour d'eux les adultes consolident le soutien.

Que du bonheur.

La nouvelle se répand dans l'île. Les parents, les "familles" s'informent mutuellement. Ca se sait!
Et vous comment ça va? Vous avez disparu?

A demain.

vendredi 27 août 2010

BILAN ET SUITE




Bonjour à tous, des décisions sont prises. Une suite est donnée à cette première semaine de découverte à l'école. Les CM2 font un voyage en Nouvelle-Zélande en novembre. Une des deux classes a imaginé monter un spectacle qu'ils pourraient jouer là-bas lors de leur séjour.
Répétitions pour moi jusqu'au 8 septembre, et dans la dynamique représentation.
En simultané, deuxième séance de découverte pour les autres classes.

Adaptation, audition et sélection pour lundi matin. Intégration de l'ensemble de la classe dans le spectacle sous forme de danses, chants ou musiques et chorégraphies sur musique.

Ca se précise. Une ambiance de satisfaction générale régnait aujourd'hui. Peut-être comme partout, des dérapages relationnels dûes à des attractions ou rejets naturels de la personne ou du théâtre.
Mais une petite troupe "accrochée" et "motivée" se dessine. Une analyse intelligente et fouillée a été faite.

Voilà pour aujourd'hui où la matinée a commencée sur le bord de la route avec les petits cochons qui attendaient John avec moi, l'arrivée à l'école avec le clocher de l'église caché dans les palmiers, et la cour de récré, ses rochers bleus, ses dessins et ses fleurs que les élèves arrosent et arrosent sans fin.

A demain les amis.

jeudi 26 août 2010

VIVE LA LUNE











J'adore les calamars. Lalie me (nous, mais moi j'aime croire que c'est pour moi) fait les meilleurs plats du monde. J'essaie de lui rendre la pareille. Ce week-end je cuisinerai si elle me permet d'utiliser sa cuisine. Samedi ou dimanche j'essaierai de vous envoyer une série de portraits des compagnons de tous les jours? Lalie, Guillaume, Alexis, John vous le voyez aujourd'hui, les enfants qui sont là tous les jours, et aussi ceux que je rencontrerai d'ici là. Poisson, seiche, calamar. Jambon le midi pour casser la croûte avec les professeurs. Surprise aujourd'hui. Les CM2 étaient en balade dans la baie St Maurice. On a tous mangé ensemble notre sandwich sur l'herbe et le sable, entre l'eau et le ciel. Baie tristement célèbre puisque c'est dans ses eaux entre deux navires, l'un anglais l'autre français qui si disputaient l'île, que s'est signée la prise de possession de la terre. Des histoires se racontent à ce sujet. Comment ça s'est passé, comment ils ont jeté le grand chef et sa femme à l'eau, etc. Je vous raconterai plus tard. C'est John qui m'a parlé de ça, vous le reconnaitrez sur les photos. Il n'y a qu'un homme. Il est un vrai compagnon de tous les jours. Directeur de l'école, tous les évènements débordent largement sur ses épaules. Musicien, il a fondé un groupe LIBERAL dans lequel chante aussi Aude 14 ans, la fille de Patchou et Jean-François, que vous avez pu voir avec sa guitare, le soir de la réunion. Avec lui je brasse les idées et on fait le tour des faisabilités. On avance.
Magnifique journée qui succédait à la tant attendue pleine lune qui avait fait des ravages dans le sang des uns et des autres.
Bon niveau de travail aujourd'hui. ON apprend à se connaître, et comme à Bruguier, lentement mais sûrement, je sens bien que le théâtre pourrait faire sa place ici. Les enfants sentent bien qu'il y a quelque chose derrière ce mot et cette sensibilisation, qui leur conviendrait et les aiderait certainement.
Les idées germent depuis ces ateliers. Deux options sont maintenant offertes: adapter une partie de "L'hirondelle" au local et la langue de kunié, ou écrire ce week-end une courte pièce sur l'histoire de l'île.
Planifier huit jours de répèts jusqu'au 8 septembre et jouer.

Décision à prendre demain à midi avec les professeurs. Audition, sélection de 6 à 8 élèves des CM2, déchargement pour eux de la classe pour répéter avec moi. Représentation devant l'école et les parents. De quoi structurer l"idée qu'on peut donner à voir du projet aux habitants.

Belle chaleur pour un hiver à l'île des pins.

A demain les amis. Chaque jour suit l'autre jour. Une fois pourtant j'ai intercalé une nuit. Mais cette nuit-là que j'ai laissée s'échapper pour venir jusqu'à vous, j'ai fait un rêve. Un rêve est un rêve. Ne vous tourmentez pas. Peut-être que Gauguin était venu me gratter les orteils. Je pense à lui souvent. Ce rêve était un rêve.
A demain. Christian.

mercredi 25 août 2010

LA VIOLENCE, L'ARGENT







L'atelier continue. Les enfants sont tous au niveau d'une découverte totale. Ici comme ailleurs il y a malgré tout des difficultés pour certains d'entre eux. Le théâtre exacerbe les différences et la violence a éclaté ce matin. Perturbations sous l'influence d'un jeune garçon. Attaque directe, avec jet de pierre sur moi! Impossible de tout raconter, cette violence je la connais. A l'intérieur un immense malheur, une vraie blessure. Forcément c'est sur les plus blessés que l'impossibilité de communiquer exerce ses pressions et qu'elle se manifeste par l'agression pure et simple. Ce qui m'a marqué quand même c'est la peur des autres enfants. Celui-là en est déjà à sa 4ème agression sur un enseignant. Mais la peur des autres. Ces yeux ronds immenses. Cette fuite, ils sont tous partis en courant. Comment peuvent-ils avoir aussi peur de l'un d'entre eux.
La matinée s'est poursuivie avec un progrès croissant, et un bon niveau d'arrivée sur la fin de la séance. 3ème classe un CM1. On avance vers une possible création, mais quand? ... Je parle d'une création improvisée qui pourrait se faire aux alentours du 11, 12 septembre!!!

Puis c'est la rencontre avec Marie-Jeanne qui préside une association de mamans. De nouveau un rythme s'impose comme n'ayant pas été respecté. Pour rencontrer les mamans il fallait le prévoir deux mois avant.Demain je vais vers un autre groupe. Deux classe de nouveau dans la journée, une réunion le soir.

Ce soir Kanumera.

Regardez bien c'est là que la journée commence.
C'est là que le soleil la couche.

a vous

Christian.

mardi 24 août 2010

LA LUMIERE





Ils ont les mots qu'il faut, ceux qui surprennent, les mots justes. Ils font l'effort d'entrer dans l'univers. A travers leurs yeux, ils entrent dans l'espace et se projettent dans une marche, dans une vision, une idée de l'univers. De l'infini ils ont l'idée du vide. Tout autour d'eux ils remplissent ce vide et équilibrent le plateau comme des "vrais" comédiens. La maîtresse les regarde et les suit. Soeur Katalina, avec un "k". L'intelligence est de retour. Les enfants sont l'avenir de l'homme, même sur l'île des Pins. Après cette journée dans l'école j'ai rencontré Barthélémy. Il est le catéchiste. Il "double" le prêtre quand il est là pour traduire le sermon "en la langue". On a parlé ensemble pendant plus d'une heure et demie. Non, les enfants n'auront pas de problèmes. Les parents ont plus de mal à s'adapter que les enfants. Vous verrez la suite dans la pièce qui s'écrira. Peut-être une surprise nous attend à la fin de la semaine. J'ai mon idée, elle fait son chemin. Je vous écrirai demain plus longuement. La soirée s'annonce longue. Le mercredi riche en rencontres.
Henri Gougaud disait que les Corbières c'est une île. Tous les territoires deviennent des îles. Les habitants se rassemblent sur les rives et regardent l'eau qui les séparent des autres.
A demain. Christian.

lundi 23 août 2010

UN REVE, UNE NUIT ?


J'ai rêvé que ...

Je me suis assis sur le petit tronc de bois flotté usé par les rêveurs. Le chien m'avait laissé pour suivre un couple qui allait vers le restaurant tout au bout de la plage.

Kanumera

La plage la plus belle du monde.

Evidemment ne jamais dire ça tout haut.

C'est dans ma mémoire seulement.

Plongeur et kanumera.

Je me lève le matin. Je sors aussitôt sur la terrasse. Je prends une serviette et je vais sur le sable blanc de kanumera. Je plonge et nage. Je me fatigue le plus possible par plaisir. Epuisé je viens m'asseoir sur le bois flotté pour laisser l'eau sécher.

La petite mouette au bec et aux pattes rouges me rejoint comme tous les matins. Elle reste à deux mètres de moi, et m'observe inlassablement.

Elle attend.

Quand je lève les yeux je vois le monde enfin simplifié. Un horizon, de l'eau, une passe pour sortir de la baie. Le sable tellement blanc qu'on a la certitude qu'il n'y a rien dessous.

C'est la journée qui commence avec ce corps à corps. Un peu de théâtre à l'école avec les enfants. Les parents m'offrent un repas. Le soir avec les jeunes et les adultes on travaille sur un spectacle. On écrit, on répète. Ils m'offrent un repas.




Demain je me lèverai dès que mes yeux s'ouvriront. Comme hier. Et comme aujourd'hui.

Quand je me couche dans ma case le soir, les livres me semblent encore plus beaux qu'avant.

Avant je ne sais plus quoi. Pourquoi.

Les kanaks ne se posent pas de questions quand ils font du théâtre. Ils sont incapables de ne pas revivre la situation. Ils sont immédiatement dans l'incarnation. Dans la vie c'est pour eux une épreuve. Se souvenir les fait souffrir.

Moi je leur donne tout ce que je peux chaque jour.

Je fais ce que j'ai fait toute ma vie.

J'ai abandonné l'internet quotidien. Je glane quelques nouvelles au fil des semaines. Mais je n'y trouve pas grand-chose qui m'accroche. Je donne encore des photos et quelques mots sur le blog de CI. Mais je ne sais pas qui suit encore cette aventure. Il y a tellement longtemps qu'elle a commencé.

Les jours ont compté les mois, et les années.

Qui enverra la dernière photo ?

L'ECOLE





Après avoir rencontré John directeur de l'école primaire, un programme s'est dégagé assez rapidement, comme très précisément. J'ai pu rencontré six classes dans l'après-midi de lundi et des rendez-vous ont été fixés pour une sensibilisation genre "journée sans cartable". Hier dimanche les discussions ont tourné autour de réunions-apéros possibles samedi prochain, avec d'autres mercredi ou jeudi soir. Tandis que des rencontres individuelles continuent de se succéder. Plannings et discussions. Discussions et planning. Des idées viennent de tout ce qui se passe. Une idée plus précise a germé dans mon esprit ce matin. J'en parlerai quand le travail dans les classes CE2, CM1 et CM2 sera terminé et que nous aurons tiré un bilan avec les élèves et les enseignants.
Partout vous le savez nous rencontrons les optimistes et les pessimistes. Plus les rencontres se multiplient et plus le nombre de pessimistes augment, je vois que vous me comprenez (ils ne sont que deux pour l'instant et séparés). Ceux-là je les déteste. Mais je ferai l'effort, je fais l'effort. Je les retournerai. Ils ne sont pas méchants, mais j'ai besoin de ceux qui prennent feu et s'enflamment sur les idées, les projets. Les raisonnables, ceux qui doutent et qui pensent qu'il vaut mieux faire autrement, et peut-être même ne pas faire, faire attention à, et qui changent tout l'ensemble même de l'idée "parce que ça risque de ne pas marcher sinon", ceux-là je les retournerai. Il faut que je leur montre ce que les enfants sont capables de faire en quatre jours, pour qu'ils voient ce qu'eux-mêmes pourront faire en plusieurs mois.
J'espère une soirée optimiste, avec des fous qui me remonteront le moral.
Alors par contre avec les enfants, c'était comme partout, le festival de la découverte et de la curiosité. Les questions qui fusent, la lumière aussitôt dans les yeux. Simples. Efficaces. Pas encore touchés par le malentendu et l'incompréhension. Pour eux, tout a une explication, toute question a sa réponse.

A demain.
Christian.

samedi 21 août 2010

KUNIE





Samedi 21. Je suis arrivé hier. Pour l'instant le programme est dépendant des rencontres prévues par Guillaume (l'initiateur de ce projet) et des RV que je peux prendre moi-même. Ici l'ambiance est complètement différente de Nouméa. Il y a toute une surface très touristique, l'île des Pins étant une des plus belles îles du monde, et une profondeur très enracinée, solide, fière, un peu hors de normes habituelles du comportement. Les mélanésiens qui accueillent les touristes affichent leur tribu et leurs coutumes. A la fois parce que c'est ce que le touriste vient chercher, à la fois parce que grâce à cette situation l'affirmation de leur identité et de leurs origines est légitime. De ce fait les gens qui arrivent sur l'île sentent immédiatement qu'ils arrivent chez les Kanaks. Toute direction sur la route n'indique qu'une tribu. Une seule commune Vao. Le maire est aussi le grand chef des tribus de l'île au nombre de 8. Tribus faites de clans, clan identifié par un nom, et dans ce clan les familles, frères, soeurs, cousines et cousins. Toutes et tous sont liés très fort par leur appartenance au clan et à la tribu.
Dès lundi je vais faire un peu de théâtre avec les enfants de l'école primaire, puis avec ceux du collège.
Avec les adultes:
- rencontres et mise au clair du projet. Discussion autour de la création d'une association.
- rassemblement de toutes les personnes rencontrées autour d'un apéro. (ça vous rappelle quelque chose?)
- Mis en place d'une intervention théâtrale en public pour les derniers jours de ma présence sur Kunie.

Je vous tiens au courant. Christian.

dimanche 15 août 2010

LE SOIR

Certains sont partis, d'autres nous rejoignent.
On revoit les plannings possibles du lancement du travail et de l'écriture...
On parle politique, "destin commun", ... et les kanaks ... ???
La semaine prochaine, l'île des pins, d'autres personnes à rencontrer là-bas, qui vont se joindre à notre équipe. Le théâtre va commencer. Les jours prochains, affiner tout ce qui s'est dit, préciser le rôle des uns et des autres, et trouver réponse à la question de la durée, de la présence sur le territoire (la mienne bien sûr), et déposer la création de l'association en préfecture, puis écrire et déposer les demandes de financement au gouvernement, aux provinces Nord et Sud, à la mairie de l'île des pins. A bientôt. A demain. Christian.

APRES LE REPAS

On mange un morceau, grillades et salades, riz et les gâteaux, la glace...
Les propositions sont débattues...
La création d'une association est évoquée. Chacun s'exprime...
L'idée séduit ...
Beaucoup envisagent d'en être fondateur et membre actif...
Les acteurs de ce projet c'est nous, la famille et nos enfants?

L'ARRIVEE

Entre midi et 14h tout le monde est là! La discussion commence avec un petit mojito dans la main.
Un rappel de l'histoire du projet...
Les options possibles aujourd'hui...
Les questions qui se posent...
Les ouvertures...