lundi 10 août 2015

ECRIRE, ECRIRE, ECRIRE LES IMAGES, L'INTERIEUR...



Inventer inventer inventer

Impossible photo que celle du vide. Pourtant ; regarde sur l’écran de ton imagination. L’image d’un espace où les enfants se serrent les uns contre les autres, tu en fais le tour au sol avec un bâton dans le sable, et puis lorsqu’ils éclatent le groupe, et partent dans toutes les directions, tu vois de quoi est fait l’espace qui les sépare, ou qui les repousse. Energie ? Matière ? Univers ? De quoi est donc fait ce vide ? De sentiment. D’âme. D’émotion. De quelque chose qu’on ne soupçonnait pas et qui vient d’être créé.
Alors tu traces au sol un espace nouveau qui s’est agrandi. Les enfants ont-ils changé ? Ce sont les mêmes, mais ailleurs.
Et tout en travaillant avec eux, l’esprit erre à fleur de peau. La peau. Ta. Celle qui change de couleur, qui envoie et reçoit, qui se souvient, qui retrouve et découvre, qui tremble, qui se tend, se hérisse, ondule et se ride, frissonne, s’ouvre, boit, s’humecte, voit et entend, celle qui envoie des fleurs et des mots et des sourires et des souvenirs et des rêves et des odeurs et du chaud et du froid. La peau. Celle qui nous tient tout en elle. Tu la vois ? Deux peaux qui se frôlent ?
L’espace qui nous sépare, de ta peau à ma peau, a-t-il donné naissance à ce Boum Boum, à ce puissant poème, à cette symphonie, cet opéra? Tu l’entends ? Oui. Bien sûr.
Les cosmologues disent matière noire, énergie noire pour l’univers. Ils disent aussi qu’au plus la distance augmente, au plus les étoiles se régénèrent, au plus le vide est non nul. La poésie de la mathématique. Merveilleuse. Ma. Tu vois ce beau poème qui s’écrit tandis que des enfants définissent l’espace d’une histoire ?
On va l’écrire comme ça ce spectacle. Qu’est-ce c’est que cette peau qui fait tant parler d’elle ? Moi ? Toi ? Qui d’autre ?
Ecrivez votre peau. Jouez la.

A demain...