mardi 10 décembre 2013

THEATRE ITINERANT - QU'EST-CE QUE C'EST?


 Une île, mon île... un chemin, mon chemin... le monde, un océan... quelque chose flotte sur cette vague... de la plage au sable de corail, le garçon les pieds nus enveloppés dans les feuilles blanches, regarde la noix de coco qui tourne et rebondit... le pêcheur debout sur sa coquille fragile avance vers lui... lundi, mardi, lundi mardi, lundi, mardi, lundi, mardi, lundi, mardi... le temps arrache les jours... le temps détache les mots, articule les phrases éternelles... les choses impossibles... elle est dans son refuge, sa cabane, sa guitare, sa chanson... elle voyage la nuit, un sac sur ses épaules, une robe comme un vieux jean,... l'île avance et le bateau s'éloigne... le bateau passe...,

d'une montagne à l'autre, des Corbières aux Cévennes, lundi, mardi, mercredi... jeudi, vendredi, samedi... les yeux fixés sur l'horizon, elle marche... Théâtre itinérant, chapiteau de velours, porte ouverte sur une nouvelle vague, elle flotte...

Ma lumière, ma musique, ma merveilleuse, merveilleuse route, je fais un feu sur le chemin pour éclairer nos pas... qui viendra nous voir? Où sont passés les habitants? Les familles, les cousins, les enfants?

 La douceur des nouvelles journées, la douceur des rêves éclairés par les classes qui défilent dans notre théâtre... heureusement que les enfants sont là...
où sont passés les parents? 
où sont passés les appétits furieux de nouvelles rencontres?
qui a encore envie de sortir de son manteau le soir pour venir rêver d'une autre vie?
qui a encore envie de voir naître un art nouveau?
pourquoi les yeux ne sont-ils plus gourmands d'autres formes de contes???

 Le théâtre continue son chemin. En route il a capturé quelques audaces, quelques aventures récentes, quelques nouveaux projets. En route il a fait briller des lumières inconnues dans les prunelles sombres des enfants?



 Heureusement que les enfants sont là.
Heureusement que les femmes sont là, les vraies, les femmes qui ont les bras chargés de courage et qui se plantent au milieu du virage pour affronter le cours puissant du fleuve du temps...

 Les journées sans cartables, des femmes, seulement? un seul homme sur 80 personnes...

Les spectateurs? Ou les spectatrices?

Où sont passés les hommes? Dans les bois? Dans la préhistoire?

 Mon île, mon épaule, ma peau, mon océan, ma page blanche,
 Toutes les montagnes finissent par plonger dans l'eau salée de l'océan, toute la terre entière inonde le continent d'étoiles bleues scintillantes,  le ventre, chiffon léger qui flotte la nuit dans la voie lactée. Le drapeau attaché aux doigts tendres et doux vole dans le souffle de l'espace, et claque, claque, claque. Le temps... encore, encore, encore, encore, encore, encore...
 Le funambule agite ses pieds légers enveloppés dans les feuilles blanches et passe sur les représentations. Les belles représentations... 
Pour qui faisons-nous ce théâtre?
Pourquoi faisons-nous du théâtre?
 Ma merveilleuse, ma nuit, ma lumière, ma plage, ma musique, mon sable rouge de sang de corail rouge, qu'il est rouge ce corail, créature vivante, créature qui vit de l'assemblage étrange d'une plante et d'un animal, corail de sang rouge, comme il est jeune, comme il s'affiche rayonnant sur les berges sensibles où il vient écrire ses poèmes, orchidée palpitante ouverte dans un nuage clair. Qu'ils sont beaux ces poèmes qui colorent le tissu léger des tortues jaunes...

A toi à qui j'écris, à toi à qui je parle, la vie va commencer, il y a le demain, comme il y a le bientôt, comme il y a  le devenir, comme il y a le vivre, je vis, je vis, je vis,

A demain