lundi 23 décembre 2013

NOUVEAU TITRE - NOUVEAU MONDE - NOUVELLE ILE



Il y a des contes que l'on murmure, il y a des histoires que l'on chante, il y a des rêves racontés sans un mot, juste quelques images éclairées dans la fumée de l'illusion, il y a des vies que l'on raconte parce qu'on les vit.


LES AMOUREUX


Nouveau conte des vagues.

ISOLELLA

Mon île, ma merveilleuse, tu vas du Pacifique au pôle sud, de l'antarctique à la Méditerranée, du volcan jusqu'aux ténèbres, du trou noir de l'espace aux abysses de la fosse Marianne. Les yeux ouverts, brillants, lumineux, tu voyages, tu t'en vas, et tu reviens, ritournelle libre comme une étincelle de joie. Tu es belle mon île, et je suis fier de toi, je suis fier de t'appeler Mon île, je suis fier de t'avoir retrouvée, toi que je cherchais depuis toujours.


« Le ciel de l’hiver a changé la lune de place. Les étoiles filent encore mais j’ai dû bouger les yeux pour les apercevoir. Je navigue au pôle sud de notre planète. Là, dans le vacarme du silence de la nuit, quand je m’assois devant ma porte, porte fragile de ma maison qui roule, je regarde avec gourmandise, la balade de nos murmures. »


 ISOLELLA - CORSE

Elle est dans sa maison maintenant. Sur le pas de sa porte elle s’arrête soudain. Il est là, le funambule de la route. Elle le regarde sans y croire. Il a l’air si léger, si « frêle ». il disparaît soudain comme il est apparu.
Dans ses mains une des lettres glisse et se pose sur ses pieds. Elle la reprend doucement… il manque des feuilles à cette lettre. Il manque des phrases. Elle se retourne, comme si elle allait les trouver derrière elle. Il est là. Il la regarde. Intensément. Il danse sur la courbe fine de la vague où Capitaine Sauvage est assis, où le pêcheur est debout. Tous les trois la regardent. Et chacun ne voit qu'elle et ne sait pas que les deux autres la voient aussi. Elle, elle le sait.



 Capitaine Sauvage
"Un jour je te rencontrerai. Un jour, je ne sais où, nos regards se croiseront, et nos coeurs feront BOUM! Un jour je tremblerai en te reconnaissant. Je balbutierai timidement "c'est toi?" Un jour j'aurai dans les mains certainement quelque chose pour toi et tu seras là, soudain, apparaissant comme mon île, derrière une gerbe d'écume, sur une plage, dans le sel de ma salive."


  Le Pêcheur
"Je t'attends. Je sais que tu es là. Je te vois, je te sens, chaque instant, chaque seconde, chaque mouvement me tord les entrailles. Je sais que tu es là. J'ai confiance. Je n'ai pas besoin de te posséder pour t'aimer. Je t'aime pour ta liberté. Ta force. Je sais que tu es. Je sais que c'est toi. Je sais que je te cherchais depuis toujours."


Le Gamin
"J'ai perdu la moitié de moi-même. Toi mon âme soeur, ma moitié. Tu n'entends pas mes cris? Toi la moitié de ma vie, de mon air, de mon esprit. Tu ne vois pas mes larmes? Tu ne vois pas mon sang couler? Si bien sûr, je sais que tu le vois, je sais que tu m'entends, je sais que tu me sens. Je cours toujours. Je cours toujours sur cette fine courbe, sur la mèche des vagues. Inlassablement je cours et perds l'équilibre. Me relève et cours encore, et perds à nouveau l'équilibre. Je sais que tu es là, la nuit, le jour, je sais, je sais, je sais, j'attends, j'attends."

Dans la maison qu'elle a rebâtie de ses mains, elle s'assoit sans un mot. Son regard va se perdre sur la ligne de l'horizon. Dans sa main la feuille glisse, remplacée par une autre, qui glisse, remplacée par une autre qui glisse, et ces belles feuilles blanches laissent entrevoir les lignes d'encre timide... "J'aime cet homme", pense-t-elle. Le violoniste à son côté lui demande de rechanter la mélodie. "Je ne chantais pas?". "Si répète-moi les mots que tu chantais". Et la mélodie s'envole, oiseau libre et hurlant, au bout des doigts, sur l'instrument.. "Il est fou. J'aime cet homme, je l'aimerai toujours."


A demain ma merveilleuse