jeudi 27 février 2014

QUE VOIT-ON QUAND LES MOTS DISENT L'INVISIBLE?



Le vent se lève. Les oiseaux font-ils du vent quand leurs ailes s'agitent? Que devient le petit papillon quand l'air, tout autour de lui, suit les grands courants des chutes qui cascadent sur les falaises de trois cents huit cents mètres. Mon petit papillon nage sous l'eau, comme une tortue avide d'algues nourricières. Il suit l'iguane marin jusqu'à sa prairie où il peut s'accrocher aux pierres rondes pour brouter. Une fleur. Sous cette eau, une fleur. Le petit papillon se pose. Encore tout étonné de pouvoir respirer dans l'océan, il respire le pollen de cette orchidée rouge et sanguine. Est-ce moi qui fais de l'eau de l'air ou bien l'air est-il devenu liquide? Ses ailes bougent comme deux poissons jumeaux qui nagent. Des amoureux. Des inséparables. Comme nous ma Merveilleuse, mon île, nous sommes les ailes d'un papillon invisible qui survole le monde pour le saupoudrer de plaisir et de bonheur. Regarde.


PACAMAMBO?
Toujours attaché à la musique des phrases naturelles qui jalonnent l'histoire, il nous faut toujours choisir entre le réel et la fiction qui guidait la main de l'auteur. Chanter reste notre seul moyen d'empêcher les questions d'occulter l'imaginaire du spectateur. Pacamambo, de nouveau, se frotte à ce pari. Est-ce que le théâtre parle ou raconte? Est-ce que le théâtre représente ou vit? Les mots du poète disent l'invisible, mais que voit le spectateur alors?



La belle image dans la lumière qui perce les jalousies des persiennes de bois. Ces traits lumineux et puissants qui redessinent l'espace et les vivants avec leurs corps posés, allongés, qui respirent comme des fleurs sauvages reposant sur la rive d'un océan du bout du monde. Des terres inconnues, des rues désertes, des doigts croisés les uns sur les autres, des phrases qui se suivent et deviennent chanson.

A demain