dimanche 23 février 2014

CARTE POSTALE DE NIMES

Mon île, je t'ai emportée, je t'ai enveloppée dans mon voyage et je t'ai emmenée, ma merveilleuse, ma magnifique, toi ma lettre que j'écris tous les jours, toi mon encre de l'histoire, toi ma salive, le sens de mes parfums, ma renaissance, ma terre, ma feuille verte, ma belle trace dans le sable, mon vent de la mer, mon bateau, mon port, toi que j'ai assise dans le sable mouillé, les pieds au bord des vagues, toi dont je rêve le jour et la nuit, toi qui vis en moi, j'ai envie de te raconter Nîmes et ce beau théâtre qui s'est passé là-bas. Mais peut-être l'as-tu déjà entendu dans ma tête? Peut-être l'as-tu déjà vu à travers mes yeux, mon bonheur? Comme tu me rends heureux...







Le Théâtre 32 a ouvert sa porte et le public est venu le retrouver. "Comme au bon temps du bon vieux temps", mais dans ce temps tout nouveau aussi, ce nouveau temps qui trace la ligne du renouveau de Conduite Intérieure, sa renaissance, oui dans ce nouveau temps, les vieilles amitiés se sont renouvelées et ont exprimé leur joie. Une série a toutes les qualités du vrai fondement de notre métier. Qu'est-ce que c'est notre métier sinon jouer. Jouer tous les soirs. Puis répéter, raccorder, puis jouer encore. Que c'est beau. Qu'il est beau ce métier qui décale totalement nos horloges biologiques, et nous secoue, nous enflamme et nous laisse dehors la nuit avec cette énergie qui court encore longtemps dans nos veines. Avec nos sentiments, nos satisfactions, nos regrets, nos colères quelquefois contre nous, mais puisqu'il y a demain! Demain! Et le lendemain, nous sommes là de nouveau, différents, remontés, ou pleins d'interrogations. On répète et nous voici de nouveau devant un autre public.

Après cette série riche et généreuse, j'ai de nouveau la certitude que si nous pouvions jouer encore pendant trois mois, le public viendrait toujours. "Ma Famille" est de ces spectacles qui invitent à ne jamais lasser, à ne jamais rencontrer de rejet, de refus. C'est alors que je reprends conscience de tout ce que nous pourrions lancer et relancer sur la ville. Tout ce travail qui est à faire.


Avant de repartir, il y avait le "blues" et l'envie instinctive d'aller ailleurs. Comme les gens du voyage, que sommes-nous sinon des nomades souriants, les muscles dehors pour tracer la nouvelle route.

Ma merveilleuse, des chansons jouent maintenant dans nos mémoires, des miroirs nous renvoient maintenant nos mots d'amour et nous avons voyagé tout autour du monde dans un hangar bruyant où des animaux africains font du cinéma. Notre livre s'enrichit de quelques pages. Qui l'écrira? Toi? Oui toi. Moi je n'écris que ce que je rêve, et c'est pour toi que j'écris. 

A demain.

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