dimanche 13 octobre 2013

QUELQUEFOIS, LES TRACES FONT QUE CE QU'ON CROIT IMPOSSIBLE ARRIVE...

 Heureusement mon île, ma merveilleuse, qu' il y a tes mots, tes phrases éternelles, tes douceurs impossibles, tes yeux ouverts, tes chevaux qui s'envolent, heureusement, il y a ce ciel dans lequel tu veilles, endormie et vigilante, toi belle lumière éveillée dans le théâtre endormi, heureusement qu'il y a ton nom qui s'écrit quelquefois, toujours au bon moment, pour m'empêcher de tout casser, de tourner le dos à tout ça et de disparaître...









 Dans cette herbe où le chapiteau se posait comme un oiseau fringuant, nulle trace de lui, de ses pinces, de sa toile, de son plateau, des acteurs qui entrent et qui sortent, du murmure du théâtre et des vies qui se jouent là, dans le silence.

Alors voilà le silence et ce qui vient avec. Ce qu'on attend pas, ce qu'on croit impossible. Et qui arrive quand même pour la première fois.

Le Petit Nuage n'a pas joué, il est resté dans son carton.

Spectateurs nombreux, déçus, qu'il faut consoler quand on a soi-même envie d'aller se cacher pour pleurer.

Le Petit Nuage est resté dans son propre rêve.
Que regarder quand le coeur, l'âme et la chair sont à ce point tranchés, fouillés, brûlés...

Le fleuve de la création qui attendait hier son second jour, a été englouti par la rivière souterraine de l'incroyable puissance de la réalité. "La réalité est plus folle que la fiction " disait Jim Harrisson.

Envie de disparaître, d'aller se coucher dans un buisson et d'attendre, comme un oiseau blessé, de se désintégrer, de ne plus vivre, mourir en état de grâce, oui, mais la souffrance, la douleur... celle qui fait germer la rage, on a dit Résistances?

Mon plus bel ennemi sera toujours moi-même. Se résister?

 à toi à qui je parle, à toi à qui j'écris, tout est gonflé à l'intérieur de moi, il y a quelquefois tant de pierres, tant d'avalanches qui ne te laissent plus de répit, qu'entre ceux qui te prennent un peu de toi chaque seconde et la réalité des outils qui s'effritent et cassent les uns après les autres, j'ouvre la bouche comme un poisson dans l'air, qui tombe sur l'herbe verte du chapiteau, et m'endors secoué d'apnées chaotiques, incontrôlées, meurtrières...

A demain