jeudi 20 janvier 2011

CHARLES



Avec Charles c'est la plus vieille aventure qu'on pourra retrouver dans ces pages.

Kathy et moi l'avons rencontré en 1988. Nous jouions "Demain on rasera gratis" une pièce que j'ai écrite à cette époque avec en fond les magouillages et spéculations de Bernard Tapie. Le sous -titre était "L'irrésistible ascension de Ténard Flappy". Humour et folie étaient dans la pièce.

Le public fut décontenancé et ce fut le premier spectacle de la compagnie que vit Charles.

Il est entré à Conduite comme administrateur, et en est reparti trois ans plus tard pour monter sa propre troupe et s'atteler à la création.

Nous nous sommes retrouvés en 1998. Sans jamais nous être perdus de vue.

Nous avions fait chacun un bout de chemin dans les "ailleurs" de la profession. Etrange famille que celle du théâtre en région. Pas vraiment parisienne, mais qui voudrait copier et appliquer des règles parisiennes qui sembleraient être professionnelles. On s'y perd un peu.

Et puis on revient à la réalité.

Charles rejoint Conduite pour le virage à prendre vers l'itinérance. Alain arrive trois mois plus tard. Le chapiteau n'est pas loin.

Charles est un excellent gestionnaire.

Dans la profession on parle souvent du couple créateur-administrateur. Nous n'avons pas vraiment formé un couple tous les deux. Mais il a toujours eu la contradiction qu'il fallait pour faire avancer les choses.

Ca n'a certainement pas été facile pour lui, ceux qui me connaissent comprendront pourquoi! Mais il est celui à qui nous devons de manière solide la stabilité et la progression de la compagnie dans les meilleures conditions.

Sa place n'est pas la plus agréable, mais nous avons toujours eu ensemble le souci prioritaire des salaires des comédiens et de leur confort dans le travail, leur sécurité.

Aujourd'hui Charles a gagné une autre façon de travailler avec nous. Il a créé une entreprise personnelle après trois années de formation et continue la gestion de la compagnie à mi-temps. Son engagement et son intégrité n'ont pas faibli.

C'est une belle route Charles. Une belle voie que tu as donnée à Conduite. Merci.